Mardi soir, mon chum travaillait; après avoir couché mon fils, j'étais donc seule à réfléchir et si j'aime souvent la solitude, là, j'ai trouvé ça difficile après la soirée animée de lundi! Je n'ai pas fait de dépression post-party, mais la blogueuse en moi a réfléchi beaucoup sur deux sujets évoqués lors dudit party: mon genre de blogue et mon anonymat vs le lien avec d'autres blogueuses.
Pour ce qui est de mon genre de blogue, je crois que c'est Christine de Mammamiiia! qui me demandait lundi soir sous quel angle j'écrivais, à moins que ce soit Michelle Blanc avec qui nous étions alors. Bien que je n'écrive pas que ça, mon but premier avec ce blogue est informatif et critique. Je veux présenter des critiques d'articles de bébé, des sources d'information, des réflexions sur la famille et la maternité, le tout selon ma petite perspective bien sûr, mais dans le but que ça soit utile à d'autres*. Quand j'ai créé ce blogue, j'avais en tête d'écrire des billets comme celui sur les vitamines prénatales ou, plus récemment, ceux sur les articles de sécurité. Ma motivation première était que dans les références "officielles" du genre, comme le magazine Protégez-Vous, on trouve trop peu d'informations sur les milliers d'articles à se procurer pour la venue de bébé. Michelle Blanc me faisait remarquer que c'est aussi une philosophie présente chez Martine Gingras, ce qui est tout à fait vrai. Or, je ne considère pas mon blogue comme une vulgaire et pâle imitation de celui de Martine! J'ai donc envie un peu de me justifier (même si je sais que je n'en ai pas besoin!) et de présenter explicitement ma vision.
Même si, côté maternité, nos intentions de blogueuses se ressemblent, nous essayons des choses différentes, nos enfants sont différents et n'ont pas le même âge (je pourrai éventuellement, à mon toujours éventuel 2e enfant, bloguer sur des choses qu'elle n'aurait jamais abordé parce que ça n'existait pas quand ses filles étaient petites)... De plus, une expérience avec un ou deux (ou même cinq ou sept) enfants, ça ne couvre pas et ne couvrira jamais tout le "sujet", tellement il existe de variations dans nos personnalités et celles des enfants en question, et puisque nous rapportons toujours notre situation individuelle. Je suis une scientifique... Pour avoir des résultats solides avec des humains, ce qu'on appelle "la preuve" (evidence en anglais, comme dans "evidence-based medicine") il faut des milliers d'individus pour compenser ces variations individuelles, et des circonstances bien définies. Nos blogues (j'inclus ici toute la blogosphère; même celles qui bloguent plus leur quotidien vont critiquer leur poussette ou leur cours d'aqua-bébé de temps en temps...) ne sont donc que des informations anecdotiques ("anecdotal evidence"): de qualité variable selon les blogues, donc parfois pas fiable même si souvent mieux que rien, et quand même potentiellement utile à la future maman qui se demande quelles couches lavables choisir. Bref, dans ce "créneau", il y a de la place en masse! Et si je me compare à Martine dans ce billet, c'est parce que Michelle l'a fait lundi; il y en a bien sûr plusieurs autres (même si les blogues de mamans principalement dédiés à ce genre de billets sont plus rares que les blogues plus près du quotidien). Edit: allez lire les points intéressants de Martine à ce sujet dans le 7e commentaire ci-dessous!
*J'avais un but similaire en tête pour mon culinoblogue avant de virer gaga de bébé: parler d'alimentation locale et écologique, vulgariser des aspects scientifiques et techniques sur les aliments et la cuisine, aborder différents aspects de consommation en lien avec l'alimentation, présenter des recettes avec les légumes de saison moins aimés ou moins connus des paniers bios, bref, être utile! Il y a plus de recettes qu'autre chose, un peu parce que je me suis laissée emporter en lisant d'autres culinoblogues, mais je crois que ma philosophie transparaît quand même et je ne la perds pas de vue...
Si ma vision de mon genre de blogue et de sa légitimité est assez claire, c'est très différent pour ce qui est de mon choix d'anonymat qui tombe quand on rencontre d'autres blogueuses. J'en avais un peu parlé ici. Je tiens à conserver un minimum d'anonymat pour préserver l'intimité de ma petite famille. Or, je veux aussi pouvoir interagir avec les autres blogueuses dans la vraie vie, sans attendre qu'un autre lancement hot nous rassemble un peu fortuitement (quand je me suis inscrite, je n'étais pas au courant pour toutes les autres que j'étais si heureuse de rencontrer). Je n'ai aucun problème à utiliser mon vrai nom au complet et à parler de ou même présenter mon fils et mon chum quand je rencontre des gens en vrai (et quand je les ai déjà rencontré), mais l'écrire ici me fait encore peur. Mon nom de famille est peu courant et on peut facilement tout savoir sur moi, même mon adresse et mon numéro de téléphone, avec Google et un minimum de débrouillardise... Avec les mots-clés qui pourraient amener des internautes sur mes billets parlant de seins ou de pénis, j'aime mieux garder un petit mur de protection... Sans compter que, parmi les gens que je connais dans le monde pas virtuel, il y en a avec qui ça ne me tente juste pas de parler de certains sujets dont je parle ici. Un peu comme quand on raconte sa fin de semaine à ses collègues de travail: des fois, même si ce n'est rien de reprochable, il y a des anecdotes qu'on veut garder pour soi!
Je veux donc rester anonyme pour l'internaute quelconque qui aboutit ici par hasard et que mon blogue soit anonyme pour ne pas être trouvé par n'importe qui sur Google via mon nom, tout en étant à l'aise de m'ouvrir plus avec celles (actuelles et futures) avec qui j'interagis régulièrement via les commentaires ici et sur leur blogue. Parce que cet anonymat, dans un sens, ce sont nos meilleures copinautes qui en subissent le coup Je vais donc explorer des façons de concilier ainsi anonymat et interaction. En particulier, j'hésitais à mentionner mon blogue sur mon profil Facebook et à mentionner ici que je suis sur Facebook ou à établir un contact Facebook avec d'autres blogueuses. Or, je vois chez Super-Maman que Facebook est utilisé pour organiser des rencontres... et je ne veux pas passer à côté! Je vais voir si, avec le système de listes d'"amis", il n'y aurait pas moyen de mettre mon url de blogue disponible seulement pour mes amies blogueuses, par exemple. Si elles acceptent d'être mes amies, évidemment ;-)
Cadeau original: des primeurs du jardin!
Il y a 8 ans
8 commentaires:
J'ai les mêmes questionnement, sur l'anonymat, facebook etc...
Tu vois, moi j'y tiens assez fort à mon anonymat, tout comme toi. Pas de prénoms sur mon blogue, de moins en moins de photos de ma fille... et sur mon facebook, pas de lien vers mon blogue et pas de lien vers facebook sur mon blogue. Mauvais mélange quant à moi.
Oui, j'ai des filles qui lisent mon blogue sur mon facebook, mais elles sont rares. Ce sont des filles que j'ai déjà vues ou amplement cotoyées sur le web.
Lorsqu'on me cherche sur facebook, zéro photo visible, pas possible de voir mes amis... On peut que me demander que j'ajoute ou m'envoyer un message. Pour l'évènement des mères bloggeuses, fort heureusement, c'est privé et on doit demander une invitation... ainsi, on préserve l'intimité et l'anonymat des participantes.
Bien que ce soit fragile, je crois qu'il est possible de garder un certain anonymat sur le web, tout en s'exposant un peu plus (mais de façon controlée). Suffit d'être prudente et de connaitre les outils web qu'on utilise.
Si tu as des intérrogations, je suis pas si pire dans le domaine, laisses-moi savoir!
C'est drôle comme un party peut susciter tant de réflexions sur les blogues que je lis régulièrement...
Quant à l'anonymat, il y a des gens qui sont vraiment capables de nous envahir. Pas dans un but de méchanceté, mais c'est étonnant comment on peut nous retracer. (dans notre cas, un article sur notre famille dans La Presse nous valu un coup de fil d'une dame pour savoir quelle était la ferme que nous fréquentions pour l'achat de nos légumes!!!)
J'avoue que lorsque j'ai commencé à écrire sur mon blogue tout récemment je me suis posé pas mal de question sur l'anonymat. Je crois que je m'en pose encore ;-P
Moi aussi j'ai de méga réflexons post-party, mais je n'aurai de temps pour les écrire qu'en fds sans accès à Internet :) Alors elles seront publiées près d'une semaine "plus tard". C'est la vie ! (il est passé minuit...)
Super intéressant Lucie ! :)
Je vais vouloir être amie Facerbook avec toi et les blogueuses avec qui nous avons des affinités !!!
As-tu vu les photos sur le site de Radio-Can ? :)
idem pour moi.
J'ai lu aussi le billet post-party de JulieJulie, et décidément, je trouve que ce lendemain de veille est très riche en réflexions profondes ;-)
Je pense que ce sont surtout nos motivations, à toi et moi, qui font qu'on se rejoint: à l'origine, c'était pour que mes recherches et expérimentations (cuisine, jardin, consommation, etc.), puissent servir à d'autres que je me suis mise à bloguer. On est aussi semblables dans la démarche, avec une nette tendance à tout décortiquer et analyser avant de prendre une décision... et à continuer de le faire ensuite!
Pour ma part, je n'ai pas de problème à l'idée d'être identifiée et associée à mes écrits, car j'aborde très rarement des sujets qui me sont vraiment personnels, sauf pour quelques anecdotes amusantes (en fait, c'est peut-être l'inverse: je livre très peu de détails personnels, justement parce que je suis clairement identifiable!) J'aurais été à l'aise de publier à peu près tout ce qu'il y a sur les Banlieusardises dans une chronique journalistique. Je m'auto-censure énormément et évite à tout prix d'aborder des sujets qui mettraient mes filles mal à l'aise si elles ou leurs amis tombaient là-dessus dans plusieurs années. Ce que je ne raconterais pas devant une salle bondée de gens, je ne le dis pas non plus sur mon blogue.
Pour en revenir à ma comparaison entre journaux vs blogues de l'autre soir, les sujets qui m'intéressent et que je fouille sont souvent bien trop pointus pour intéresser le grand public, donc les médias généralistes. Si on reprend la question des couches lavables: quand j'ai magasiné ça en 2004-2005, il n'y avait que Protégez-vous qui avait consacré un dossier au sujet, mais (si ma mémoire est bonne) la couche y était analysée hors contexte: les propriétés, la composition, l'origine, le coût... Encore aujourd'hui, les grands médias se contentent souvent de comparer les jetables et les lavables (alors qu'il y a tant de types de couches lavables qu'on ne peut toutes les mettre ensemble pour comparer).
La différence avec les blogues de mamans (qui se sont mis à voir le jour dans l'intervalle et à aborder le sujet): on met le doigt sur (et parfois dedans... gnac gnac) le petit détail du quotidien. C'est du concret. Oui, c'est anecdotique, mais l'anecdote d'une personne ajoutée à celle d'une autre et encore une autre donnent une image immensément plus complète de la réalité. Et aussi, ce sont des anecdotes "situées" dans un contexte: à force de se lire les unes les autres, on sait assez bien quel crédit accorder à l'analyse de l'une ou de l'autre, tout comme dans la vraie vie, on sait que si machin-avec-qui-on-a-des-atomes-crochus a apprécié quelque chose, on a de bonnes chances de l'apprécier aussi. C'est un peu l'idée des archétypes que je voulais développer l'autre soir, mais que je n'ai pu qu'effleurer: on se fiera plus au choix de l'une ou de l'autre selon qu'on recherche une perspective écolo, pratico-pratique, économique, etc.
Et sur un blogue, on peut aller dans des directions surprenante: quel média a déjà parlé des couches lavables en spécifiant qu'on peut aussi les coudre soi-même et en fournissant des patrons? Pourtant, dans la blogosphère, ça fait partie du tableau.
Voici voilà. Désolée de prendre autant d'espace ici ce midi, faut croire que notre trop brève rencontre m'a laissée sur ma faim! Au plaisir de te revoir :)
Merci les filles de me rassurer sur ces réflexions!
@Maman Papoute: j'aurai certainement des interrogations...
@Martine: Décidément on se rejoint, je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis sur les blogues dans ce commentaire!
Moi aussi j'aurais aimé te parler plus lundi, il faudra profiter d'une autre rencontre!
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