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jeudi 19 août 2010

Où accoucher? Le billet que j'aurais aimé écrire

J'ai commencé à bloguer dans le monde culinaire. Dans la blogosphère culinaire, la passion règne! Que vous soyez passionnément en amour avec la tendance de l'heure (parfois des trucs exotiques comme le thé matcha ou la fève tonka) ou avec les bons vieux plats traditionnels, vous trouverez des blogues où votre passion est partagée. Idem si vous trippez sur le kale ou si vous le détestez passionnément; idem si vous trippez sur votre machine à pain ou si ses bris et les politiques de garantie du fabricant en sont venus à vous la faire détester passionnément. Peu importe les divergences d'opinion, la passion semble régner et il y a rarement de la chicane ou du "bitchage". Souvent, même les trippeuses d'alimentation saine n'hésitent pas à avouer qu'au nom de l'équilibre, le junk food fait aussi partie de leur vie...

Passons dans la blogosphère maternelle et tout change. Si, en nourriture, on ne discute pas des goûts, en puériculture et en vie familiale il semble en être autrement. L'exemple le mieux connu, je crois, est l'extrémisme au sujet de l'allaitement, où le cas typique est une femme qui allaite plusieurs enfants sur de nombreuses années "bitchant" les préparations pour nourrissons. Mais l'inverse est aussi vrai et j'ai lu des maman qui n'ont pas allaité mettre toutes les mères allaitantes dans le panier des intégristes... Et il en va ainsi pour à peu près tous les gros et petits aléas de la maternité et de la vie familiale. L'endroit où accoucher n'étant pas le moindre.

Avant de continuer, je tiens à souligner que ce manque fréquent de modération n'est pas absolu et que je me trouve généralement bien entourée de copinautes capables de défendre leur point de vue avec de bons arguments, tout en admettant que d'autres puissent avoir d'autres points de vue et que chaque famille, chaque enfant, chaque parent est différent... De copinautes capables d'écrire un billet posé pour se plaindre de certaines pratiques hospitalières, par exemple, tout en reconnaissant que la situation inacceptable qu'elles dénoncent n'est pas nécessairement une pratique généralisée.

Mais il reste encore beaucoup de généralisations et d'opinions tranchées que leur auteure veut sans appel. Dans ce contexte, j'en ai parfois marre de lire la diabolisation des hôpitaux comme lieu d'accouchement, ce qui tranche énormément avec mon expérience. Je respecte tout à fait le choix de celles qui accouchent en maison de naissance ou chez elles, mais sans partager leur désir. Dans un contexte québécois où de nombreux hôpitaux sont "amis des bébés", où le gouvernement a récemment augmenté la rémunération pour les accouchements vaginaux de façon à ce que la césarienne ne présente pas un attrait financier pour les médecins accoucheurs, où nous avons un système de santé public où réduire les interventions permet de réduire les coûts (situation très différente de celle des États-Unis, où les hôpitaux privés ont intérêt financièrement à augmenter les interventions) et, finalement, où il y a actuellement trop peu de sage-femmes pour répondre à la demande de toute façon, oui, il est possible de souhaiter accoucher à l'hôpital! J'en ai marre aussi du rejet de tout dépistage qui va souvent avec l'attitude anti-hôpitaux. Je connais une femme qui n'a pas pris son médecin au sérieux quand elle s'est fait dire d'arrêter de travailler et de se mettre au repos total pour cause de prééclamsie... Résultat, éclampsie sérieuse avec délire et césarienne d'urgence à 34 semaines. Au moins, cette femme et son bébé ont pu être sauvés (pour info, c'était en 1994). J'en connais une autre dont le premier enfant est né prématurément et avec un retard de croissance intra-utérin, probablement dû au fait que le placenta ne fonctionnait plus bien. Cette femme s'était vu REFUSER de se faire prescrire une échographie par sa médecin (c'était en 1982 et sa médecin était sur le bord de la retraite, elle "ne croyait pas à ça ces 'nouvelles' affaires-là"), écho qui aurait pu détecter tôt le retard de croissance et peut-être permettre d'intervenir pendant la grossesse pour améliorer les chances du bébé qui, finalement, a passé beaucoup de temps à l'hôpital dans sa petite enfance... Et ce ne sont pas là des histoires des années 1930! Bref, le dépistage montre généralement que tout va bien, mais il peut aussi montrer des problèmes réels ou potentiels (d'ailleurs, dans notre système public, il n'est payé que lorsque sont coût appliqué à toute la population est inférieur au coût pour le système de santé des problèmes qui ne seraient pas dépistés sinon) et permettre d'agir en conséquence pour favoriser le mieux-être de la mère et du bébé.

Cette longue introduction, qui est en train de devenir un billet à part entière, est pour vous présenter ce billet où ma cousine Marie-Ève explique (en anglais) pourquoi elle choisit de retourner accoucher à l'hôpital pour son deuxième enfant. J'ai vu passer dernièrement une "tag" où une des questions était "Quel est le billet que vous auriez aimé écrire?" et si je ne peux en choisir qu'un, c'est définitivement celui-là. Si vous lisez la langue de Shakespeare, je vous invite à en prendre connaissance. Non seulement je partage son opinion, mais j'admire sa façon d'écrire en général et cette fois-ci en particulier, puisque son billet transmet son opinion avec des arguments solides tout en restant respectueux pour celles qui n'ont pas la même opinion. D'ailleurs, une de ses lectrices a répondu par un autre billet tout aussi raisonné et respectueux, sur l'accouchement à domicile cette fois. Deux choix différents, bien défendus mais sans chicane: quel plaisir à lire et quel bel exemple qui devrait être plus répandu dans la blogosphère...

7 commentaires:

Isabelle a dit...

Lucie, je partage entièrement ton opinion.

Le but de laisser un commentaire est de donner son opinion ou de partager un état d'âme, non pas d'essayer de convaincre la personne.

Coccinelle a dit...

Je ne sais vraiment pas ce que je vais choisir lorsque j'attendrai un bébé. Mais j'ai très certainement une opinion négative des naissances dans les hôpitaux avec tout ce ma tante qui est infirmière m'a raconté.

En plus, un couple que je connais vis maintenant avec un enfant lourdement handicapé à cause de mauvaises procédures lors de l'accouchement. (ils ont attamer des poursuite) Donc, je n'aime pas le faux sentiment de sécurité et que tout va aller pour le mieux si on accouche à l'hôpital. Peut-être que leur enfant serait décédé s'il était né à la maison, je ne sais pas, je ne connais pas tous les détails. Par contre un autre couple d'ami a perdu un bébé complètement en santé à l'hôpital tout simplement parce qu'il avait le cordon ombilical entouré autour du cou. Si elle avait accouché à la maison, on l'aurait certainement blamé pour la mort de son enfant, et c'est pas mal la seule chose que je n'aime pas dans l'accouchement à la maison... le regard des autres.

J'aime l'avancement technologique et scientifique mais je suis contre l'archarnement thérapeutique! Il y a plein d'hôpitaux partout en Amérique du Nord qui ont fait la course au plus jeune prématuré. Je trouve cela complètement insensé. Comment penser qu'un bébé né à 32 semaines qui pèse 1 livres va pourvoir s'en sortir sans séquelles??

C'est comme le petit garçon du couple que je je vous parlais tout à l'heure. Il n'était pas capable de respirer tout seul ni je manger tout seul pour quelque chose comme 6 mois! Ses parents devaient le gaver avec un trou dans son estomac. Je m'escuse, mais ce n'est pas une vie. Ni pour les parents, ni pour le petit!

Mon bon merci pour ton article, je suis contente d'apprendre que c'est mieux ici qu'aux États-Unis!

Lucie a dit...

Coccinelle, je n'ai pas écrit que tout va toujours pour le mieux à l'hôpital. Il y aura toujours des cas qui tournent mal, même dans le cas où tout est fait pour le mieux par les intervenants présents. Quant aux erreurs, personne n'en est à l'abri, pas même les sage-femmes. Statistiquement, il ne peut qu'y avoir plus de cas qui tournent mal à l'hôpital pour deux raisons: d'abord, parce qu'il s'y fait plus d'accouchements (les sages-femmes étant actuellement en nombre insuffisant pour répondre à la demande) et ensuite, parce qu'actuellement, les sage-femmes ne sont pas autorisées à effectuer seules le suivi des grossesses les plus risquées (elles doivent transférer à un médecin ou faire un suivi conjoint), dont les accouchements, plus risqués, se passent donc toujours à l'hôpital.

Pour ce qui est des prématurés, c'est un tout autre sujet. Je ne le connais pas (heureusement pour moi) et je ne veux donc pas m'y aventurer.

Je ne peux pas non plus discuter d'un cas que je ne connais pas, l'enfant du couple de votre entourage. Par contre, il n'est pas exclu qu'un jour un accouchement avec sage-femme tourne mal; en fait, c'est malheureusement à peu près inévitable que ça arrive un jour. Je connais des femmes qui ont commencé le travail en maison des naissances avec une sage-femme pour finir par une césarienne d'urgence à l'hôpital. Celles que je connais ont survécu, ainsi que leur enfant, mais même quand tout commence à l'hôpital et que le délai pour une césarienne d'urgence (disponibilité de la salle d'opération et du personnel) est minimal, le pire peut survenir, alors d'y ajouter un délai de transport n'aidera jamais!

Bref, je répète mon propos: je respecte tout à fait celles qui choisissent d'accoucher en maison des naissances ou à la maison. Ce que je n'accepte pas, c'est le dénigrement généralisé de l'accouchement à l'hôpital qui sert souvent à justifier leur choix (et d'ailleurs, pourquoi sentent-elles tellement le besoin de se justifier, au point de souvent le faire en "calant" les autres options, puisqu'il s'agit d'une possibilité légale???).

Pour ma part, si les sage-femmes étaient autorisées à pratiquer des accouchements en hôpital comme c'est le cas à certains endroits dans le monde, ça aurait été mon premier choix. Mais actuellement, ça n'est pas possible ici--ou presque, je crois qu'il y a un projet pilote prévu ou en cours quelque part au Québec, les choses changent donc pour le mieux mais il faut vivre avec la situation actuelle en attendant.

G. a dit...

Merci pour ce billet. Il remet la pensée en place. Pour ma part, accoucher à l'hôpital Lasalle a été un charme. Leur approche respectait mes besoins et le personnel était très attentif à mes demandes. Contrairement à ce qu'on entend souvent, les infirmières n'ont jamais insisté pour que je prenne la péridurale. Elles m'ont même dit que lorsque j'en sentirais le besoin, elles m'aideraient à travailler sur des alternatives, puisque j'avais manifesté ce désir dans mon plan de naissance. Je crois que les mauvaises expériences sont tout à fait circonstancielles, qu'il s'agisse d'hôpital ou de sage femme. La vie est pleine d'imprévus, c'est ainsi.

Marie l'urbaine a dit...

Merci pour ce billet, Lucie !

Il rejoint celui que tu avais écrit concernant les récits d'accouchement. Il y a vraiment une diabolisation de l'épidurale, des suivis, de l'accouchement à l'hôpital (il y a sûrement des gens tout aussi extrêmes mais qui diabolisent l'approche maison de naissance, mais je n'en connais pas.) Résultat, on sent toujours le besoin de se justifier. J'en ai marre d'entendre des truc comme " Une telle vient d'accoucher, ça c'est super bien passé CAR elle n'a pas crié/n'a pas eu d'épidurale/etc". Pourquoi ne pas dire : "elle est contente, ça s'est passé comme elle le souhaitait", tout simplement ?
Pourquoi ne pas respecter le choix de chacun ? Pourquoi diaboliser des pratiques pour lesquelles il y aura toujours des belles et des moins belles histoires, de toutes façons ?!
Je témoigne dans le Bien Grandir de décembre prochain sur les discours qui culpabilisent les mères, et ça rejoint ce sujet :)

Marie-Ève a dit...

Merci beaucoup pour ce clin d'oeil! Effectivement, on a exactement le même point de vue: respecter absolument les choix des autres (je deviens sur la défensive lorsque j'entends des gens dénigrer en bloc pour des raisons non-fondés l'accouchement "naturel" ou à la maison etc.), tout en étant vraiment certaine de notre choix d'accoucher à l'hôpital. Pour moi ce n'est pas noir ou blanc, et je souhaiterais simplement que plus de femmes fassent un choix éclairé, soient plus informées et en contrôle, etc.

Coccinelle, je comprends ton point de vue, qui est fort compréhensible selon ton historique et tes perceptions... En fait, Lucie et moi avons dans notre famille (et Lucie du côté de sa mère aussi) des événements similaires qui nous font en quelque sorte pencher pour l'accouchement à l'hôpital de la même façon...

Je voudrais par contre que tout le monde se mette d'accord sur les faits... La question des prématurés est très émotive et délicate, mais en fait statistiquement un bébé de 32 semaines a pratiquement toutes les chances de s'en sortir sans vraiment de séquelles... Entres autres parce qu'il pèse par ailleurs beaucoup plus qu'une livre, qui est environ le poids d'un bébé de 21 semaines. (Je suis présentement à 27 semaines, et ma fille pèse plus de 2 livres et 1/4).

Caroline (La Belle) a dit...

Tu résumes très bien ma pensée ! Et j'adore les 2 billets que tu nous as partagé.

En fait, je respecte tous les choix, à l'hôpital ou avec une sage-femme. Toutefois mon point de vue se rapproche beaucoup du tien. J'aime bien comment tu t'exprimes dans ton billet ! Et je crois comme toi que les hôpitaux auraient avantage à collaborer avec des sages-femmes.

J'avais déjà commenté sur un blogue où la personne était pro-sage-femme (je respecte totalement son choix et opinion) et disait ne pas comprendre les femmes qui choisissaient d'avoir recours à des médications pour soulager la douleur.

J'avais commenté pour lui dire que je suis de celles qui croient que le niveau de douleur est différent pour chaque personne et que moi j'avais besoin de savoir que je pouvais me soulager avec la péridurale (ou autre) à mon premier accouchement me sachant moins tolérante à la douleur.

Je me souviens que sa réponse m'avait déçu... J'avais senti que je n'avais pas eu le droit de prendre la péridurale étant donné que le corps de la femme était conçu pour accoucher naturellement sans médication. Je respecte sa pensée mais j'aurai aimé qu'elle respecte aussi mon choix sans me faire sentir mal de l'avoir fait...

Depuis, je sais jamais si je vais commenter ou pas, car même si j'essaie d'être toujours respectueuse dans mes commentaires, je ne me sens pas toujours respecté en retour malheureusement.